nathan
cilona
infos
200 plan libre : anatomie d’un journal d’architecture
plan libre 200 : sans construire, sans démolir
plan libre 198 : joyeux moyen âge
plan libre 197 : minuscules
plan libre 196 : ronds-points
plan libre 195 : la déception de la forme
nouvelles fictions pour l’architecture
la photogénie d’architecture à l’ère d’instagram
mémoire altérée de l’espace
[coll.] synopsis
juliette picherit, portfolio
atelier d’architecture david huet
places
faces
jars
îlot victoria
Hospitalités citoyennes
L’ilôt Victoria est un ilôt haussmanien situé face à l’hôtel de ville de Paris, dans le 4ème arrondissement, il accueillait jusqu’alors le siège des hôpitaux de paris (AP-HP). Il fait aujourd’hui l’objet d’une rénovation complète, l’usage des lieux est revu, il a pour ambition de devenir un lieu de vie urbain, abritant désormais des programmes variés tournés vers la ville et ses habitants.
L’ensemble de ce vaste programme est partagé par un groupement de quatre agences d’architecture constitué pour répondre à cet appel d’offre ouvert par la Ville de Paris : Dominique Perrault Architecture (DPA), Martinez-Barat Lafore architectes (MBL), Nicolas Dorval-Bory Architecte (NDBA) & H2O architectes (H2O). Ce lieu propose une mixité des programmes, s’étendant sur plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, répartis à différentes échelles entre les agences. Ce site prend place dans un patrimoine protégé et vise à faire de ce projet de réhabilitation un lieu emblématique de la ville de Paris, en portant une attention toute particulière aux enjeux écologiques, économiques et sociaux actuels. Il fait aussi l’objet d’une occupation temporaire par des associations de quartier, pendant le temps long de la conception puis du chantier, pour faire du lieu inoccupé un abri.
J’ai été appelé à collaborer avec MBL architectes sur la phase d’avant-projet qui s’échelonnait sur une période de six mois. M’a alors été confiée la mission d’élaboration en plans et façades des programmes suivants :
— 48 logements sociaux (3 300 m2), répartis en T1 (x5), T2 (x8), T3 (x18), T4 (x16) et T5 (x1) afin de faciliter l’accès au logement en cœur de ville.
— la maison des femmes (1 000 m2), un refuge d’accueil temporaire pour les femmes seules ou accompagnées d’enfants, pouvant accueillir 50 personnes en simultané, et offrant également des lieux de partage : salles communes, cuisines, salle d’éveil, salle informatique, suivi psychologique.
— la halte solidaire (200 m2), un lieu d’accueil de jour avec une capacité de 6 places.
— la maison de santé (400 m2), offrant des soins de proximité pour les habitants du quartier mais aussi des espaces de travail confortables pour les soignants avec 8 salles de consultation, salle d’attente partagée, infirmerie, coworking, salle de repos avec salon et cuisine.
En parallèle des programmes commerciaux et de mobilité ouverts sur la rue :
— 2 commerces (200 m2) : le Comptoir et le Café de l’Angle, activant des rez-de-chaussée urbains sur 2 angles du bâtiments.
— des plateaux de bureaux
— une centrale de mobilité (600 m2), programme expérimental dont le but est de mettre à profit la grande surface existante au sous-sol et en rez-de-chaussée pour stocker, réparer mais surtout faciliter l’emploi de mobilités douces : vélos, trottinettes, poussettes etc.
Toute l’attention portée à l’accueil solidaire, et plus généralement la volonté de rendre accessible aux habitants un lieu qui leur a toujours été fermé, fondent pour moi tout l’intérêt de ce projet. Sa multiplicité programmatique, implantée dans un existant contraint, engage une gymnastique conceptuelle mais surtout induit une complexité réglementaire qu’il a fallu appréhender pour proposer des logements qualitatifs mais aussi et surtout spatialement singuliers. Ne pas se contenter du strict minimum, mais défendre la lumière naturelle, la bi-orientation ou de grands espaces de vie face à un grand nombre d’acteurs du projet, c’est aussi comprendre les mécanismes de production architecturale en zone urbaine dense. Tous ces corps de métiers qui gravitent autour du projet enrichissent son élaboration de leurs expertises sur les domaines techniques, économiques, mais aussi et surtout sociaux et environnementaux. C’est l’imbrication de ces multiples enjeux en un seul bâtiment qui en font un lieu de rassemblement, pour toutes, tous et chacun des habitants du centre de Paris.