couverture — jochen gerner
vision — julien priez
conversation — thomas clerc
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conversation — pierre vanni
conversation — sam jacob
conversation — françois blanciak
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conversation — catherine mosbach
conversation — can onaner


plan libre 195

La déception de la forme



« Les formes déçoivent, cette déception est irrévocable. Nous habitons désormais un environnement constitué d’ondes : celles qui réchauffent, celles qui informent. Les meubles et les immeubles s’effacent, obsolètes, presque dispensables. »

Cette déception des formes en architecture introduit le quatrième chapitre de l’exposition Impasse des Lilas à arc en rêve, centre d’architecture de Bordeaux01. Elle est aussi un sujet récurrent et sous-jacent des contributions de Plan Libre depuis plus de deux ans. Cette déception est en fait un embarras qui suit l’enthousiasme formaliste des dernières décennies. Cette assertion nous engage vers la recherche de modes de conception et de représentation alternatifs, non formels.

Depuis la fin des années 1990, la nouvelle médiation de l’architecture a engagé une redécouverte des multiples récits qui constituent l’histoire de l’architecture. Cette exploration des histoires de l’architecture s’est accompagnée d’un biais pittoresque qui, de la conception à la communication, a fait de l’image la finalité de l’architecture. Or, les formes notables engendrent des images aimables. La conception formelle et maniériste produit une architecture dont le sujet exclusif est l’architecture. Si nous considérons les réalités observables, complexes et discutables qui suscitent des situations de projets, les conceptions et traditions formelles semblent à la fois trop stables et hors de propos.

La forme a un effet totalisant, prescripteur, parfois définitif, qui ne parvient pas à supporter l’étoilement de notre réel actuel. Dans la continuité des protagonistes rassemblés par MBL pour l’exposition Impasse des Lilas, nous avons fait appel pour ce numéro à des contributeur·rices issu·es du paysagisme, du graphisme, de l’architecture et de la littérature pour considérer cet embarras formel. L’ensemble des contributions de ce numéro cherchent à qualifier, repérer et partager une autre dimension de la conception : non figurative, non formelle, peut-être relationnelle, circonstancielle et instable.

Sébastien Martinez-Barat

01 — Impasse des Lilas, commissariat par MBL architectes, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, prolongation de l’exposition jusqu’au 18 septembre 2022.


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